Theatrum mundi (à la mémoire de Pierre-Yves Brossault)
16 Janvier 2017
Nous autres forçats intraitables, Inaptes au repos comme aux fers Rescapés de plus d’une saison en enfer Faisant moisson des fables les plus irrecevables Pour quelques miettes de ce pain avec lequel Christ nous affame Égarés dans les coulisses d’un siècle qui ne vit plus que de son spectacle Nous avons soif de ce poison sacrilège dont notre foi s’augmente Jour après jour et dans l’ombre, loin des seigneurs de ce monde Pour nous jouer des désastres comme des miracles Pour faire appel à l’esprit des tréteaux et du fracas Et démonter le théâtre du monde planche après planche Nous voulons redonner vie à ces chimères antérieures à ton règne Homme pitoyable devant lequel nul ne se prosterne Notre fièvre soit notre ferveur, nos brûlures notre dîme ! Donne-nous, ô seigneur de tous les mondes, un peu de ce sang Qui bout au cœur du dernier soleil à faire palpiter tes mondes Nous ne voulons pas mourir hommes mais ivres comme des perdrix